Accusations de Trump Le président colombien affirme que la culture de coca n’a augmenté que de 3 % en 2024

(Bogotá) Gustavo Petro, le président de la Colombie, plus grand producteur mondial de cocaïne, a affirmé mardi que les surfaces cultivées de coca n’ont augmenté que de 3 % en 2024, alors que le président Trump l’accuse de ne « rien » faire pour réduire la production.
« Seulement une augmentation de 3 % » par rapport à l’année précédente, a-t-il écrit sur X, devançant la publication du rapport annuel des Nations Unies sur les surfaces cultivées du principal ingrédient de la cocaïne.
La Colombie abriterait 262 000 hectares de champs de coca, selon le président de gauche, accusé par son homologue américain Donald Trump de ne pas faire suffisamment d’efforts pour lutter contre le trafic de drogue.
Ce bilan représente un nouveau record pour le pays en termes de surfaces cultivées, marquant, comme le souligne M. Petro, un ralentissement par rapport à 2023 où elles avaient augmenté de 10 % par rapport à l’année précédente.
Selon le rapport de l’ONU en 2023, la Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec un record de 2600 tonnes, soit 53 % de plus que l’année précédente.
M. Petro n’a pas donné de chiffrage de la quantité de cocaïne estimée produite en 2024. Il soutient que le rapport de l’ONU comportait des erreurs méthodologiques.
Gustavo Petro « ne fait rien pour arrêter » la production de drogue, avait dénoncé M. Trump le 19 octobre en annonçant mettre fin au versement d’aides financières des États-Unis à Bogota. Il a accusé le président colombien d’être un « baron de la drogue qui encourage fortement la production massive de stupéfiants » dans son pays.
La Colombie est le pays d’Amérique du Sud recevant le plus d’aide financière en provenance des États-Unis selon les données gouvernementales américaines, avec plus de 740 millions de dollars versés en 2023, dernière année dont les données complètes sont disponibles.
La moitié de ces versements sont dédiés à la lutte contre la drogue. Le reste soutient notamment des programmes humanitaires et alimentaires.
Jusqu’en septembre, Bogota était considéré comme étant l’un des 20 partenaires antidrogue des États-Unis, lui permettant de prétendre à d’importants versements financiers. Mais la Maison-Blanche lui a révoqué ce statut, invoquant une production de cocaïne « record » et des « tentatives ratées » de négociations avec les « groupes narco-terroristes ».
Le secrétariat américain au Trésor a de son côté imposé des sanctions visant M. Petro, son fils aîné, sa femme et son ministre de l’Intérieur Armando Benedetti. Son secrétaire, Scott Bessent, estimant que « depuis l’entrée en fonction du président Gustavo Petro, la production de cocaïne dans le pays est remontée aux niveaux record des dernières décennies, se déversant aux États-Unis pour empoisonner les Américains ».
Gustavo Petro a rétorqué en annonçant vouloir porter plainte pour diffamation devant la justice américaine, et accuse en retour les pays consommateurs, les États-Unis étant le principal marché, de ne pas faire assez d’efforts pour réduire la demande.
