Election CI 2025

Côte d’Ivoire-Élection présidentielle 2025: Un triomphe de papier, un peuple qui se tait.

Businessactuality

Oct. 29, 2025Lire l’original

L’élection que les Ivoiriens ont refusé de célébrer et que le pouvoir clame comme une victoire écrasante, nous la considérons comme de victoire à double vue. Le peuple, lui, se cache derrière son silence pour crier son refus. Alassane Ouattara, 83 ans, s’offre un quatrième mandat à 89,77 % des voix, un score qu’on associe davantage aux dictatures autocratiques qu’aux démocraties qui respirent encore. La participation officielle culmine à 50,1 %, un chiffre que l’on agite comme un trophée, alors qu’il chavire sous le poids de la défiance. Les électeurs n’ont pas boudé le scrutin par paresse. Ils l’ont boycotté par lucidité comme un signe visible de protestation.

Ce vote du samedi 25 octobre dernier, n’a jamais été un choix. Ce scrutin n’a jamais été une compétition. Les deux figures majeures de l’opposition, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam 

, mis hors jeu par la machine institutionnelle, car rayés des listes électorales. La démocratie ivoirienne s’est retrouvée sous perfusion, surveillée par une CEI (commission électorale indépendante) transformée en secrétariat électoral du pouvoir. Les chiffres ne mentent pas. Ils hurlent. À Yopougon, l’un des plus grands bastions populaires du pays, 31 % de participation seulement. Un chiffre qui sonne comme un coup de poing de colère porté dans le mur. Le régime au pouvoir exulte avec des résultats à la soviétique.

Dans le nord, 99 % pour le candidat du RHDP Alassane Ouattara à Kong avec une participation au-delà de 90 %. Des scores qui défient non seulement la logique, mais la crédibilité même de l’exercice démocratique. Ces urnes qu’ils ont fait parler n’ont pas compté la volonté des citoyens. Elles se sont soumises à l’obéissance exigée.

La Côte d’Ivoire , premier pays producteur de cacao au monde et désormais producteur de faux consensus. Le régime RHDP aime présenter la Côte d’Ivoire comme pôle de stabilité dans une région chahutée , mais quelle stabilité résiste longtemps à l’étouffement d’un peuple ? Les régimes qui se croyaient éternels ont tous un jour découvert la fragilité du pouvoir imposé. De ben Ben Ali en Tunisie balayé par la rue malgré ses scores parfaits à Blaise Compaoré au Burkina Faso évaporé sous la pression d’un peuple lassé de la confiscation du pouvoir en passant par Robert Mugabe ancien président du Zimbabwe prisonnier de son propre déni. Les chiffres n’ont pas sauvé ces hommes politiques qui se croyaient invincibles malgré les répressions et le musèlement de leur peuple.

Les foules ont fait parler leur colère et la suite se trouve dans les livres d’histoire politique. Un volcan silencieux sous les pas du pouvoir. Le régime se félicite, mais la colère ne se mesure pas en pourcentages. Elle se lit dans le regard de ceux et celles qui ne sont plus dupes. Elle se glisse dans les conversations murmurées. Elle grandit dans les foyers, comme une braise sous la cendre. Cette victoire du 25 octobre est écrite à l’encre triomphale, peut être mais le peuple, lui, écrit son histoire future en lettres invisibles. Un jour et bien malin qui peut dire quand , ce silence trouvera une voix et ce jour, ce ne sont pas les chiffres qui parleront, ce sera la rue… 89,77 %… et pourtant seul le Président Ouattara règne, mais ne gouverne plus par le consentement populaire. Il avance, escorté par des statistiques qui ne rassurent que celui qui veut croire encore en son pouvoir et n’abusent plus personne en Côte d’Ivoire encore moins dans la sous région ouest Africaine .

Un mandat que l’on arrache n’est jamais un mandat que l’on mérite , question de logique. Il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que Le pays n’a pas voté ce samedi . Il a résisté en refusant de jouer à un jeu truqué. Cette victoire du Président Ouattara sera certainement son plus lourd fardeau car la prochaine élection ne se jouera peut-être plus dans les urnes.